La seigneurie et le château de Saint Chamarand appartenait à Aymeric et Géraud de Gourdon depuis 961.

De par sa position en creux entre les collines Ce n’est pas un château de combat, mais plutôt un lieu de fêtes. Atout indéniable pour l'époque, la proximité du ruisseau permettait que la demeure soit toujours fournie en eau douce.
Les Gourdon conserveront ce fief jusqu’en 1311, leur ruine financière les obligeant alors à vendre la propriété en faveur de la famille « d’Auriole » qui habitait le Gourdonnais. Puis le fief passe à pierre de vassal par son mariage avec Aygline d'Auriol.
En 1388, Guy de Peyronnencq acquiert ce château. Cette puissante famille l'occupera jusqu'au milieu du 18e siècle. Résidence de fastes et d'échanges commerciaux, le château de saint Chamarand fut également, le temps d'une nuit, une place royale...
En effet, l'histoire raconte que Louis XIII en personne aurait séjourné ici au château de Saint Chamarand avant d'aller couper la tête au duc de montmorency à Toulouse, le 30 octobre 1632
exactement.

Mais pourquoi donc le duc s'est il fait chatié de la sorte ? Tout simplement pour avoir comploté contre le célèbre cardinal de Richelieu, ministre ultra puissant de notre Louis 13. Pourtant, le duc de montmorency fut pendant des années très proche de Louis XIII et servit le souverain dans les guerres protestantes. Il se trouve que Richelieu, un tantinet jaloux, ne supporte déjà pas l'ascension de cet aristocrate à qui tout semble réussir et qui s'illustre régulièrement lors de différentes batailles. C'est lui qui convainc Louis XIII d’exécuter le duc si influent ce que le roi fera semble t-il à contre cœur.

Aujourd'hui un tableau représentant le roi trône dans cette pièce chargée d'histoire.
D’importants remaniements et constructions nouvelles sont réalisés aux 16eme et 17eme siècle. Quelques vestiges subsistent encore dans ces mur : une porte surmontée d'un arc en plein cintre, une tourelle en encorbellement, des plafonds peints du 17ieme, et une belle fenêtre Renaissance.

En 1738 Louise de Peyronnencq, héritière de la lignée, épouse Jean de Calvimont, baron de Saint Martial. Pendant la Révolution, leur fils Jean Auguste Armand émigre, et le château est vendu comme bien national et divisé en plusieurs lots.
En 1789 Saint Chamarand portait le nom de beauchamp

Après le découpage de la demeure, elle connaîtra différents propriétaires. On sait qu'entre 1832 et 1931, l'état civil dénombre une succession de familles qui occuperont le château au fil du siècle. Ainsi ce sont des familles de marchands, aubergistes, propriétaires terriens, cultivateurs, ou même bouchers qui se succèdent. Puis un abandon progressif le ruinera. Aujourd'hui, flâner dans les paisibles ruelles du village vous permettra d'observer des vestiges du château intégrés dans les constructions.

En mauvais état, l'ancien propriétaire, M. Wood, a effectué un magnifique travail de restauration de la demeure pendant presque 20 ans. L'aventure et ce travail de restauration historique continue aujourd'hui ;)